Depuis juin 2018, la télémédecine est devenue un acte médical comme un autre. Il aura fallu plus de 10 ans d’expérimentations pour que la science-fiction rejoigne la réalité et pour que la France commence à rattraper petit à petit son retard sur d’autres pays. Cependant, pour de nombreux patients, la télémédecine reste encore très floue. S’agit-il uniquement de consultations à distance ? Où aller pour en bénéficier ? Est-ce remboursé comme une visite chez son médecin ? Hélium fait le point sur une pratique qui vise à mieux suivre les patients et à supprimer les déserts médicaux.
Qu’est-ce que la télémédecine ?
La définition officielle de la télémédecine est simple. Il s’agit d’une « pratique médicale à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication ». Elle comporte cinq volets distincts :
- La téléconsultation (consultation médicale à distance, via un site internet ou une cabine dédiée),
- La téléexpertise (lorsqu’un médecin a besoin de consulter un ou plusieur(s) autre(s) médecin(s) pour un avis médical ou un complément d’information par exemple),
- La télésurveillance (quand un professionnel médical interprète à distance des données recueillies sur le lieu de vie d’un patient, grâce notamment à des objets connectés),
- La téléassistance (quand un professionnel médical assiste un autre professionnel de santé lors de la réalisation d’un acte),
- La régulation (diagnostic de première urgence quand un patient appelle le 15).
Depuis la première apparition de la télémédecine dans la loi en 2009, de nombreux articles puis arrêtés sont venus préciser les champs d’application de la télémédecine. Sa mise en œuvre à l’échelle nationale, qui résulte d’une volonté claire du gouvernement énoncée dans sa Stratégie Nationale de santé 2018-2022, est effective depuis le 15 septembre 2018. Depuis cette date, deux des cinq volets de la télémédecine, à savoir la téléconsultation et la télé-expertise, sont désormais reconnus comme des actes médicaux. Face à l’avancée rapide des technologies, les autres devraient suivre rapidement.
Concrètement, comment bénéficier d’une téléconsultation ?
La téléconsultation médicale est désormais un acte médical comme un autre. Elle est donc remboursée en totalité au même titre qu’une visite chez son médecin traitant (70% par l’Assurance Maladie, 30% par les Complémentaires Santé), à condition de s’inscrire dans le parcours de soins coordonnés. Le patient doit donc d’abord passer par son médecin traitant. Il est le seul habilité à décider si une téléconsultation est plus pertinente qu’une consultation face à face.
Afin de pouvoir réaliser une téléconsultation, il est nécessaire de disposer du matériel adéquat, à savoir un équipement vidéo de qualité (chez le médecin et le patient), ainsi qu’une connexion internet sécurisée afin de protéger les informations transmises. La plupart du temps, c’est le médecin traitant qui communique au patient un lien afin qu’il se connecte – avec son ordinateur ou sa tablette – à une application ou un site sécurisé. À la fin de la téléconsultation, le médecin peut, comme pour toute visite, prescrire des médicaments ou des examens complémentaires auprès de spécialistes. L’ordonnance sera alors transmise par la poste ou par mail.
Pour ceux qui ne disposent pas d’ordinateur chez eux, ou de connexion internet, il existe également des cabines de téléconsultation, notamment dans certaines pharmacies. Ces cabines disposent d’équipements complémentaires qui permettent d’affiner un diagnostic (une balance, un tensiomètre, un stéthoscope ou encore un otoscope).
La téléexpertise, pour faciliter le suivi des patients
Depuis le 10 février 2019, grâce à la téléexpertise, chaque médecin (généraliste ou spécialiste) peut solliciter un confrère pour échanger au sujet d’un patient. Dans les faits cette pratique n’est pas nouvelle mais elle sera désormais clairement tracée ce qui permettra un meilleur suivi médical. Jusqu’à la fin de l’année 2020, la téléexpertise sera exclusivement réservée à certains patients, en fonction de leur état ou de leur situation géographique :
- Les patients souffrant d’ALD (Affection de Longue Durée),
- Les résidents en Ehpad ou structures médico-sociales,
- Les patients souffrant de maladies rares,
- Les personnes incarcérées,
- Les patients habitant en zone « sous-denses ».
Alors que la téléconsultation nécessite un équipement vidéo, la téléexpertise doit se faire via une messagerie sécurisée de santé, toujours afin de protéger les données du patient.
Pour la téléconsultation comme pour la téléexpertise, l’accord préalable du patient est obligatoire, tout comme la rédaction d’un compte-rendu qui sera archivé dans le dossier du patient, ainsi que dans son Dossier Médical Partagé dans le but d’optimiser son suivi médical.
La mise en place de la téléconsultation et de la téléexpertise ouvre une nouvelle voie d’accès aux soins pour tous, optimise la prise en charge du patient en amont du parcours de soin et favorise un meilleur suivi médical sur le long terme. Au 17 mars 2019, selon l’Assurance maladie, près de 8 000 téléconsultations avaient déjà été réalisées, et près de 3 médecins sur 4 affirment que la télémédecine fera partie de leur quotidien en 2030.
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