Le dernier quinquennat a été marqué par la pandémie. Cette crise sanitaire a mis en lumière les écueils de notre système de santé. S’appuyant sur ces constats, les candidats à l’élection présidentielle ont fait de la santé un sujet central de leur campagne. Découvrez quelles sont leurs propositions.
L’hôpital public, objet de toutes les préoccupations
Concernant l’hôpital public, tous les candidats sont d’accord sur deux points : le recrutement de personnel et la revalorisation des salaires, avec des annonces en nombre et en pourcentage qui varient.
Valérie Pécresse (Les Républicains) souhaite réduire le nombre de postes administratifs. Même proposition de la part d’Éric Zemour (Reconquête !) et de Marine Le Pen (Rassemblement national), qui promet quant à elle le lancement d’un plan d’urgence pour la santé de 20 milliards d’euros. Elle prévoit également, tout comme Anne Hidalgo (Parti socialiste), une augmentation de la formation de soignants – infirmiers, aides-soignants, sages-femmes, etc. Cette dernière propose de mettre fin à l’Objectif National des Dépenses d’Assurance-Maladie (Ondam) et de le remplacer par des Objectifs nationaux de Santé Publique (ONSP) débattus chaque année au Parlement. Fabien Roussel (Parti communiste) souhaite reconstruire des hôpitaux de proximité avec des services d’urgence et des maternités.
La question du financement de l’hôpital public est également au cœur de la campagne. Yannick Jadot (Europe Écologie-Les Verts) souhaite « décréter une reprise de la dette des hôpitaux publics pour préserver l’hôpital public d’une logique marchande et en lui donnant les moyens de ses missions« . Il propose, ainsi qu’Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), Fabien Roussel, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) de mettre fin à la tarification à l’activité, au profit d’un financement des hôpitaux dicté par les besoins réels de la population.
La lutte contre les déserts médiaux
Dans certains territoires, il est difficile, voire impossible, de consulter un médecin dans certaines spécialités. Une situation qui oblige les patients à parcourir de nombreux kilomètres, à attendre plusieurs mois avant d’obtenir un rendez-vous, et parfois même à renoncer à leurs soins. Pour lutter contre les déserts médicaux, les candidats ont plusieurs propositions.
La première action proposée concerne le numerus clausus. Valérie Pécresse, Éric Zemmour et Anne Hidalgo souhaitent l’élargir ; Fabien Roussel et Yannick Jadot veulent le supprimer.
Pour attirer les jeunes médecins dans les zones sous tension, plusieurs candidats proposent des mesures d’incitation dès la formation. Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Emmanuel Macron (En marche) et Valérie Pécresse proposent différents dispositifs pour inciter, voire obliger, les jeunes médecins à accomplir la fin de leur formation dans des territoires en souffrance. Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour avancent quant à eux la solution de médecins généralistes fonctionnaires pour répondre à la problématique des déserts médicaux.
Yannick Jadot, Jean Lassalle (Résistons !), Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel et Philippe Poutou (NPA) s’engagent sur des distances maximales entre les Français et les centres de soins ; Marine Le Pen et Emmanuel Macron se positionnent eux pour le développement de la télémédecine.
Handicap et santé mentale, deux enjeux de santé publique
Sur la thématique du handicap, plusieurs sujets sont abordés, comme la déconjugalisation de l’AAH (Allocation Adulte Handicapé), c’est-à-dire l’arrêt de la prise en compte des revenus du conjoint dans son calcul. Cette mesure permettrait de favoriser l’autonomie des personnes en situation de handicap.
Marine Le Pen, Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse et Éric Zemmour y sont favorables, quand Emmanuel Macron se déclare contre.
La revalorisation de l’AAH est également abordée dans plusieurs programmes, avec des objectifs chiffrés plus ou moins précis selon les candidats : 1 000 euros pour Marine Le Pen, au niveau du Smic pour Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel, indexé sur le coût de la vie pour Valérie Pécresse.
Cette dernière promet la scolarisation systématique en milieu ordinaire jusqu’à la fin du collège et l’obligation pour les entreprises et les associations d’employer au moins 6 % de personnes en situation de handicap. En parallèle, elle veut revaloriser les métiers de l’accompagnement spécialisé.
Jean-Luc Mélenchon souhaite créer un service public d’accompagnement des élèves en situation de handicap, abaisser à dix le nombre maximum d’élèves par classe en unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis) et augmenter le nombre de ces structures.
Les aidants familiaux ne sont pas oubliés : création d’un vrai statut avec rémunération, formation, aménagement de leur vie professionnelle pour Jean-Luc Mélenchon et Valérie Précresse, allongement de la durée de congé du proche aidant et création d’une indemnité spécifique pour Marine Le Pen.
Le sujet de la santé mentale est aussi abordé. Anne Hidalgo déclare vouloir en faire une grande cause de son quinquennat, et souhaite faire reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle. Fabien Roussel propose une loi-cadre sur la psychiatrie, quand Yannick Jadot promet de créer 10 000 lits de psychiatrie en cinq ans, d’élargir le remboursement de la psychologie de ville et de multiplier par deux le budget de la recherche en santé mentale.
D’autres questions sont également abordées à travers cette campagne présidentielle 2022 : la GPA, la gestion des Ehpad, le financement de la Sécurité sociale, l’allongement du délai de recours à l’IVG, la recherche en France. Pour connaître l’ensemble des propositions des candidats à l’élection, rendez-vous sur leur site de campagne respectif.
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